Longtemps considérée comme l’atelier du monde, la Chine compte désormais. Elle s’émancipe, inverse les flux et transfère un monopole économique, technologique et culturel d’un côté du globe à l’autre. La perte d’un contrôle vieux de plusieurs siècles pousse l’Occident à reconsidérer ses relations aux pays émergeants. Et pendant que certains, aux egos de conquérants, se laissent distancer en regardant avec inquiétude la situation leur échapper, d’autres intègrent l’aventure avec passion, poussés par une curiosité bienveillante face à ce nouveau terrain d’explorations et de rencontres.
L’objectif médiateur permet ici de poser une distance sociale et politique confortable entre la thématique du projet et la situation géographique du spectateur Occidental.
En présentant une Chine objet, miniaturisée, la série Pocket China cristallise une vision particulière et rend possible une approche alternative sur ce monde encore étranger. Maquettisée, elle devient explorable, préhensible et accessible tout en faisait perdurer un sentiment de contrôle et de maîtrise rassurant. En devenant modèle, elle acquiert une reconnaissance incontestable. Ses paysages se transforment en décors de boules à neige qui prennent place sur l’étagère aux côtés d’une Tour Eiffel en plâtre…
Loin des discours partisans et des lieux communs, la vision particulière proposée avec ces travaux n’a pour ambition première que d’inviter à poser un regard différent sur un pays, une société, une culture qui méritent, sans nul doute, d’être regardés de plus près.
